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Construire la séance d'éveil musical

Petit bateau


Petit bateau vogue sur l'eau

Il se balance, il se balance,

Petit bateau penche un peu trop,

Il se balance et tombe à l'eau... Plouf !

Petit bateau
Petit bateau

Bien souvent je choisis une thématique et une chanson pour construire ma séance d'éveil musical. Ce matin, en médiathèque il était question d'eau, de bateau, de poissons, de vacances... L'été arrive, même si le soleil n'est pas encore au rendez-vous.

Dans l'organisation de la séance, il y a le connu, l'immuable, le cadre : la chanson pour se dire bonjour ou au revoir, les comptines pour apprivoiser les nouveaux, créer le contact avec les enfants et favoriser les interactions.

Quand la confiance s'établit, alors vient la partie plus spécifique de la séance, qui explore la thématique choisie. Autour de cette courte chanson se déclinent plusieurs activités :


Pour les 0-3 ans, avec les parents, nous expérimentons la balance : les parents balancent les enfants assis sur leurs genoux, et le bateau tangue de plus en plus. Tout le monde à l'eau !

Les enfants s'amusent et intègrent corporellement la sensation du rythme ternaire. Le jeu aborde aussi la notion de crescendo (les vagues s'amplifient), de fin et de silence (aucun bruit au fond de l'eau).


Idéalement chaque chanson raconte une petite histoire, une situation de vie et chaque action musicale proposée y trouvera son sens.


Quand nous avons bien joué, je demande aux enfants de cacher leurs yeux et d'écouter l'ocean-drum, nous partons en voyage au bord de la mer. Les enfants (quelquefois aidés de leurs parents, suivant leur âge) manipulent les instruments et nous explorons les sons en suivant le roulement sonore des petites billes que l'on voit à l'intérieur : la mer d'huile, le flux et le reflux, les vagues sur les rochers, la tempête !


Quand tous ont eu le temps d'entendre, de sentir, de créer le mouvement des vagues, j'ajoute les bateaux : nous évoquons le bateau qui se balance avec des glissandi sur carillons et nous retrouvons le mouvement expérimenté auparavant. Il est toujours intéressant d'inclure dans l'histoire les propositions des enfants (verbalisées ou non) : les petites notes sur le carillon deviendront des gouttes d'eau qui éclaboussent le pont par exemple. Plus les enfants grandissent et plus les histoires s'enrichissent.


J'ajoute la chanson à nos productions sonores et cette fois-ci nous arrêterons de jouer ensemble sur "Plouf", car rappelez-vous, il n'y a pas de bruit au fond de l'eau, quelques bulles peut-être, pour ceux qui ont besoin d'accompagner l'arrêt des instruments : petits bruits de bouche ou juste le geste comme les poissons. On obtient ainsi facilement que les enfants cessent de jouer et recommencent en même temps, sans frustration, car le silence a pris sens.

Avec les plus grands (un groupe de 3 ans à 6 ans), j'ajoute la manivelle pour sortir le bateau de l'eau et c'est lourd, un bateau rempli d'eau. Alors nous devons doser notre effort avec la crécelle, que nous portons délicatement au doigt, plus vite et enfin en la tournant avec un mouvement du poignet. On reprend ainsi un jeu plus complexe plusieurs fois : vagues, bateau, "plouf" et crécelle !


Les instruments sont introduits successivement pour que les enfants en aient exploré les différents sons avant d'en découvrir un nouveau. Et chacun trouve sa place dans l'histoire.

Pas de vraies et belles vacances à la mer sans soleil ! Alors je sors les cymbales. Là encore, la petite histoire - le matin, le soleil se lève, il brille haut dans le ciel puis va se coucher - permet d'inciter les petits à écouter le son qui dure, à frapper délicatement la cymbale, tout un incluant les aléas de l'activité : une frappe peu maîtrisée devient un coup de soleil, une main qui étouffe la cymbale, un soleil voilé derrière les nuages. Je confie généralement les cymbales aux parents qui les tiennent pour les enfants et régulent le niveau sonore.


Et aujourd'hui, j'ai sorti le grand jeu : le grand soleil des tropiques, sa majesté le gong : un grand gong sur portique à la belle sonorité puissante et profonde que chacun est venu frapper à son tour. Les petites mains se sont posées pour sentir les vibrations. Avec les plus grands nous avons découvert tout le jeu des différentes baguettes créant ainsi une ambiance de fonds marins.


Avec le groupe des grands également, nous avons joué aux quatre vents avec les tuyaux sonores. On peut ainsi évoquer les points cardinaux, mais aussi jouer chacun son tour ou faire souffler les vents deux à deux. On prépare déjà la pratique orchestrale à travers tous ces petits jeux.


Suivre le rythme des enfants, au gré de leurs propositions et exercer sa créativité pour une séance d'éveil musical fluide.


Parce que mon répertoire de jeu, comptines et chansons est assez conséquent, je peux improviser certaines parties de la séance suivant l'âge des enfants (que je découvre en arrivant) leur humeur du jour, la dynamique du groupe. Je peux inclure une comptine de poissons, des petits sachets de coquillages... Je pourrai aussi inclure le bateau dans une série de moyens de transport (comptine des petits doigts en voyage) et enchaîner sur l'autobus ou le train. Selon ce qui me vient ou les propositions d'enfants sur lesquelles je rebondis.

La part d'improvisation permet à l'animateur de l'atelier d'exercer sa créativité dans la relation à l'enfant et de se prendre au jeu. Il faut jouer avec eux et croire à l'histoire que l'on raconte, suivre la bulle qui s'envole, se cacher du soleil excessif, tomber dans l'eau.


Ce matin, le bateau nous a emmenés au Brésil et nous avons terminé la séance en samba. Je suis rentrée chez moi toute mouillée avec du soleil plein des yeux, un petit goût de sel au coin des lèvres et beaucoup de joie dans le coeur !


La chanson "petit bateau" se trouve dans le programme d'éveil musical du site en-filigrane, au mois de juin. N'hésitez pas à l'écouter et à jouer ! Prévoyez chapeau, crème solaire... et gilet de sauvetage !


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